Comme la foule s’amassait, Jésus se mit à dire : « Cette génération est une génération mauvaise : elle demande un signe, mais en fait de signe il ne lui sera donné que celui de Jonas.
Car Jonas a été un signe pour les habitants de Ninive ; il en sera de même avec le Fils de l’homme pour cette génération.
Lors du Jugement, la reine de Saba se dressera en même temps que les hommes de cette génération, et elle les condamnera. En effet, elle est venue de l’extrémité du monde pour écouter la sagesse de Salomon, et il y a ici bien plus que Salomon.
Lors du Jugement, les habitants de Ninive se lèveront en même temps que cette génération, et ils la condamneront ; en effet, ils se sont convertis en réponse à la proclamation faite par Jonas, et il y a ici bien plus que Jonas. »
Luc 11, 29-32
S’il y a un extrait d’évangile qui puisse être lu de manière tout à fait actuelle, c’est bien celui-là. Nous sommes plongés nous aussi dans une génération qui demande un signe. Combien de fois les athées n’arguent-ils pas qu’ils ne peuvent croire en Dieu car il ne donne aucune preuve scientifique de son existence ! Quant aux croyants à la foi fluctuante qui se précipitent sur les lieux de prétendues apparitions, ils ne cessent de tourner leurs yeux vers le ciel ou vers des statues de plâtre dans l’attente d’un prodige céleste ou de larmes de sang…
Toujours cette quête du signe, qui n’est rien d’autre qu’une mise à l’épreuve de Dieu – tentation qu’a subie Jésus lui-même dans le désert, mais sans y succomber – parce que nous n’avons pas suffisamment de confiance pour oser le pari de la foi, et pour discerner les vrais signes que Dieu nous donne là où ils sont – discrets, intimes, mais combien plus parlants à notre âme que des prodiges dont le Mauvais est tout à fait capable quant à lui !
Il y a aussi des signes manifestes de Dieu que l’on refuse de prendre en considération, soit parce qu’on ne veut résolument pas croire, soit parce qu’on a peur d’être bousculé dans sa foi bien pétrie de certitudes et de tradition.
A mon sens, le “Livre d’Annaëlle”, de la petite juive Annaëlle Chimoni, paru en 2000 avec une préface du grand rabbin de France Joseph Sitruk et réédité en 2010 est de ceux-là. Comment peut-on lire ce livre et dire ensuite que Dieu n’existe pas ? Autant dire qu’Annaëlle n’a pas existé, ce qui est alors un pur mensonge.
Je relève aussi dans cet extrait d’évangile que Jésus y parle deux fois du Jugement. Notion bannie par une certaine Eglise contemporaine. On imagine la confrontation avec la sainteté du Christ comme une liesse dans laquelle on entrerait sur un simple oui. C’est faire peu de cas de son message laissé sans ambiguïté quant au blasphème contre l’Esprit Saint.
Alors gardons-nous de croire que Jésus a été confronté à une génération mauvaise et que nous, nous en sommes une bonne, avec un salut acquis. Et sachons trouver les signes de la Vérité de Dieu là où ils sont, et pas là où nous voudrions qu’ils soient.
http://www.laprocure.com/livre-annaelle-annaelle-chimoni/9782918518020.html
Image : L’adoration du bois de la Croix par la reine de Saba fresque de Pierro della Francesca, XVe