Je ne sais pas pour vous, mais personnellement, quand j’ai une fringale, ce n’est pas le sucré qui m’attire, mais le salé.
Je n’ai pas l’intention de rédiger un billet gastronomique. C’est à la mode et bien d’autres le font, et comme vous le savez peut-être, la mode et moi… Je préfère ce qui dure à ce qui est “tendance”.
Bref, il en va du sel et du sucre dans mon goût pour la Parole de Dieu comme dans mes goûts alimentaires. “Vous êtes le sel de la terre”. Cette parole de l’Evangile me convient très bien. Je ne crois pas que Jésus ait jamais parlé de sucre dans aucune de ses prédications…
Alors de nos jours, quand on fait encore et encore du sucre de ses paroles, je suis un peu agacée. Enfant, on me donnait aux fêtes des petits Jésus sucrés à manger. C’était plaisant à l’âge de l’enfance. Mais qu’on fasse du bonbon de l’Evangile et de la personne de Jésus, cela me plaît beaucoup moins aujourd’hui. Le Christ sucré est aussi irréaliste que le Jésus doucereux des images pieuses que certains affectionnent jusqu’à en inonder leurs blogs et les réseaux sociaux. Un Jésus mièvre, indulgent au péché jusqu’à la complaisance, n’ayant plus rien à nous dire et à nous apprendre que nous ne sachions déjà par cœur, nous attendant tous les bras ouverts dans un paradis de témoin de Jéhovah, quand il n’est pas encore lové dans les jupes de sa mère comme un enfant de trois ans.
Non et non ! Car enfin, il faut lire les extraits d’évangile proposés à notre méditation par l’Eglise en cette fin d’année liturgique. C’est tout sauf du sucré. On y parle de fin des temps et de jugement. Cela est banni d’un certain discours chrétien, je sais. Ce n’est pas pour autant que ces mots plutôt durs du Christ Jésus ne sont pas inscrits au Nouveau Testament. On ne peut pas vouloir à tout prix la miséricorde et jeter la justice aux orties. On ne peut pas espérer la vie éternelle pour tous en faisant l’économie du jugement pour ceux qui passent leur temps à nuire à leur prochain. Le mal est à l’œuvre dans notre monde, et puissamment. Qui peut se prétendre juste au point d’échapper en toute quiétude au creuset qui purifie le regard et les intentions ?
Luc 17, 26-37
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Comme cela s’est passé dans les jours de Noé, ainsi en sera-t-il dans les jours du Fils de l’homme.
On mangeait, on buvait, on prenait femme, on prenait mari, jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche et où survint le déluge qui les fit tous périr.
Il en était de même dans les jours de Loth : on mangeait, on buvait, on achetait, on vendait, on plantait, on bâtissait ;
mais le jour où Loth sortit de Sodome, du ciel tomba une pluie de feu et de soufre qui les fit tous périr ;
cela se passera de la même manière le jour où le Fils de l’homme se révélera.
En ce jour-là, celui qui sera sur sa terrasse, et aura ses affaires dans sa maison, qu’il ne descende pas pour les emporter ; et de même celui qui sera dans son champ, qu’il ne retourne pas en arrière.
Rappelez-vous la femme de Loth.
Qui cherchera à conserver sa vie la perdra. Et qui la perdra la sauvegardera.
Je vous le dis : Cette nuit-là, deux personnes seront dans le même lit : l’une sera prise, l’autre laissée.
Deux femmes seront ensemble en train de moudre du grain : l’une sera prise, l’autre laissée. »
[…]
Prenant alors la parole, les disciples lui demandèrent : « Où donc, Seigneur ? » Il leur répondit : « Là où sera le corps, là aussi se rassembleront les vautours. »
Textes liturgiques©AELF