Moi, Jean, j’ai vu un ciel nouveau et une terre nouvelle, car le premier ciel et la première terre s’en étaient allés et, de mer, il n’y en a plus.
Et la Ville sainte, la Jérusalem nouvelle, je l’ai vue qui descendait du ciel, d’auprès de Dieu, prête pour les noces, comme une épouse parée pour son mari.
Et j’entendis une voix forte qui venait du Trône. Elle disait : « Voici la demeure de Dieu avec les hommes ; il demeurera avec eux, et ils seront ses peuples, et lui-même, Dieu avec eux, sera leur Dieu.
Il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur : ce qui était en premier s’en est allé. »
Alors celui qui siégeait sur le Trône déclara : « Voici que je fais toutes choses nouvelles. »
Apocalypse 21,1-5a
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Je viens de lire une dizaine d’homélies sur les textes d’aujourd’hui et je reste sur ma faim. Ce qui est dit en particulier de cet extrait de l’Apocalypse par la plupart des prédicateurs me laisse pantoise. La Jérusalem nouvelle serait l’Eglise. En être membre serait un aboutissement, avec le devoir, quand même, d’aimer son prochain comme le Christ nous a aimés. Elle serait « l’épouse parée pour son mari », même si, actualité en France oblige, les prédicateurs se sentent obligés de préciser que ceux qui font l’Eglise peuvent aussi être pleins de péché.
Et ainsi, le « ciel nouveau et la terre nouvelle » seraient déjà advenus à la résurrection du Christ.
Moi qui suis toujours très attentive aux homélies, je suis un peu lasse d’entendre ce genre de discours depuis des décennies. Car enfin, il faut lire ce que l’Ecriture contient !
Il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur : ce qui était en premier s’en est allé.
Ce temps est-il déjà advenu ? Non ! D’ailleurs nos églises sont les plus remplies lorsqu’on célèbre des funérailles, dans les larmes, le deuil et la douleur. Et il faut avoir la foi chevillée au corps et au cœur pour ne pas souffrir profondément d’un deuil en étant capable de l’offrir au Seigneur dans l’espérance en la vie éternelle inaugurée par Lui.
Je ne comprends pas ce manque de foi en l’accomplissement total des Ecritures de la plupart des prêtres. Je me dis que cela doit être dû à leur formation au séminaire, où on leur apprend sans doute ce qu’il convient de dire sur chaque texte à commenter en Eglise. Depuis des années, je glane ici et là des homélies, et je finis par y trouver toujours un peu la même chose.
Je me souviens aussi que quand j’ai commencé à lire sérieusement la Bible, il y a une vingtaine d’années, certains ne cessaient de me seriner : « On ne peut pas aborder les Ecritures seul, il faut les lire en Eglise. » Ce que j’ai fait sagement.
Le temps a passé, j’ai beaucoup écouté ce que des personnes bien mieux formées que moi en théologie avaient à dire sur les textes bibliques, et j’en viens à deux conclusions : (suite…)