Histoire d'une foi Histoire d'une foi
  • Livres
    • Histoire d’une foi
    • De la vie et de la mort, du Ciel et des perspectives eschatologiques
  • Blog
  • Méditations bibliques
  • Prières
  • Poèmes
  • Photos
  • Contact
Histoire d'une foi
Histoire d'une foi Histoire d'une foi
  • Livres
    • Histoire d’une foi
    • De la vie et de la mort, du Ciel et des perspectives eschatologiques
  • Blog
  • Méditations bibliques
  • Prières
  • Poèmes
  • Photos
  • Contact
Accueil Blog Les fumées du Vatican
  • Blog

Les fumées du Vatican

  • 8 mai 2025

Le monde semble avoir les yeux rivés vers la cheminée de la chapelle Sixtine où les cardinaux sont réunis en conclave depuis hier soir. C’est du moins ce que les médias nous laissent supputer. Fumée noire, fumée blanche, cette vieille tradition ne manque pas de sel pour annoncer si, oui ou non, un nouveau pape a été choisi.

Si le procédé a son charme désuet, il faudrait remettre à sa juste place l’élection d’un pape au XXIème siècle. Environ un milliard quatre cent millions d’individus sur terre sont baptisés catholiques, ce qui est certes considérable, mais ne représente qu’environ 18 % de la population mondiale – contre par exemple 23 % de fidèles musulmans.

N’oublions pas, à l’occasion de ce conclave, que tous les chrétiens ne sont pas catholiques ! Il faut compter encore environ 14 % de chrétiens non catholiques pour donner une photographie plus juste de la chrétienté. Aussi est-ce un abus de langage lorsque l’Eglise catholique romaine parle d’elle-même en se nommant “l’Eglise” tout court, erreur que commettent aussi les journalistes. Ainsi, la fumée blanche attendue n’annoncera-t-elle pas l’élection du nouveau chef de file de l’Eglise, ni du nouveau représentant des chrétiens du monde, mais seulement du nouveau pape des 18 % de catholiques de par le monde.

Alors certes, le pape est aussi chef de l’Etat du Vatican et à ce titre interlocuteur des grands de ce monde, mais il ne saurait incarner à lui seul l’héritage chrétien et encore moins être le garant de l’ultime vérité en matière de foi.

J’entends d’ici mes détracteurs habituels s’agacer de mes propos et affûter l’argument de la succession apostolique respectée depuis Pierre, le disciple de Jésus, à qui le Christ aurait garanti selon les Ecritures le gouvernement perpétuel de son Eglise et même l’infaillibilité en matière d’énoncés de foi. Ces fanatiques de Rome prétendent ainsi demeurer dans la Vérité absolue avec le blanc-seing de leur pape qui serait oint d’une onction suprême de l’Esprit Saint lui garantissant de ne jamais se tromper quand il se prononce ex cathedra en matière de doctrine religieuse ou morale (dogme de l’infaillibilité pontificale, 1870).

Or ce dogme me semble, et je ne suis de loin pas la seule à le penser, un summum d’orgueil clérical et au passage masculin, puisque toute femme est de facto exclue des décisions magistérielles. Ainsi, on vient d’assister avec les obsèques du pape François et l’entrée en conclave des 133 cardinaux électeurs à un défilé totalement anachronique d’hommes mitrés, revêtus de somptueux vêtements rouges, le visage crispé des grands jours, et il fallait porter des jumelles pour apercevoir ici ou là une femme laïque ou religieuse. Puis la porte de la chapelle sixtine s’est refermée sur la formule Extra omnes, dehors tout le monde, ici nous demeurons entre hommes, clercs, prélats de choix, et nous revendiquons la descente de l’Esprit Saint sur nous pour vous donner le futur successeur de Pierre.

Ne peut-on vraiment pas interroger ce fonctionnement séculaire et quasi sectaire ?

Les chrétiens non catholiques sont certes assez divisés entre eux – mais c’est pure hypocrisie que de considérer qu’entre les soutiens des cardinaux Sarah ou Burke et ceux des cardinaux plus récemment créés par François, il n’y a pas aussi un gouffre d’incompréhension réciproque… – mais les Eglises issues de la Réforme ont au moins le mérite d’avoir une organisation interne collégiale, sans “chef” déclaré et porté aux nues, et de se retrouver dans le COE (Conseil œcuménique des Eglises) pour débattre de leurs orientations. L’Eglise catholique, quant à elle, se refuse à y participer puisqu’elle se croit plus légitime que toute autre Eglise et détentrice privilégiée de la Vérité.

Cet article pour remettre à sa juste place l’événement de l’élection d’un nouveau pape, qui ne représentera que l’Eglise dont il est issu, qui ne devra son élection qu’à 133 hommes mâles choisis eux-mêmes par des papes mais pas moins pécheurs que le commun des mortels et pas forcément plus inspirés par l’Esprit Saint que tous ceux, et surtout toutes celles qui sont par la force des choses “restés dehors”, un prélat parmi les prélats, un catholique monté dans la hiérarchie ecclésiale parmi les clercs déjà en place, un futur chef de petit Etat dont il ne faudrait pas placer la prise de parole au-dessus de toute autre. Même si la voix d’un pape est souvent intéressante et utile sur le plan international pour mettre quelque frein à la frénésie commerciale et guerrière, n’en faisons pas le représentant de Dieu sur terre, les 82 % d’habitants du monde qui ne sont pas des baptisés catholiques ayant eux aussi du prix aux yeux de Dieu, même quand ils portent sur Lui un regard différent et qu’ils n’abordent pas la vie avec les valeurs de Rome.

La Vérité est infiniment plus vaste, contrastée et équitablement répartie entre toutes les confessions religieuses – et aussi les non-confessions – que l’élu de la fumée blanche, quel qu’il soit, ne tentera de nous le faire croire.
A moins qu’enfin, un pape ose infléchir son discours sur ce plan et impulser une vraie remise en question du fonctionnement archaïque de l’Eglise de Rome.
C’est mon unique vœu personnel pour cette élection papale.

Véronique Belen
08 05 2025

Photo : La fumée noire s’échappant de la cheminée de la chapelle Sixtine, ce mercredi 7 mai.
AFP – AFP or licensors – FILIPPO MONTEFORTE

Véronique Belen

Article précédent
Trinité vitrail
  • Méditations bibliques

“Il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes.” Actes des Apôtres 5, 29

  • 4 mai 2025
Lire l'Article
Article suivant
Un-medecin-pour-la-paix
  • Blog

Au sujet de la tragédie qui a cours à Gaza

  • 23 mai 2025
Lire l'Article
Les derniers articles dans cette catégorie
Sepulture-Edith-Auschwitz
Lire l'Article
  • Blog

Une sépulture décente, enfin…

  • 31 mai 2025
Un-medecin-pour-la-paix
Lire l'Article
  • Blog

Au sujet de la tragédie qui a cours à Gaza

  • 23 mai 2025
Temple-du-Salin-Toulouse
Lire l'Article
  • Blog

Le point de non-retour

  • 26 mars 2025
Freedom and Human Rights concept. Broken Shackles with Fist Raised Up Linear Icon. Chain of slavery Damaged. National Freedom Day Juneteenth. Editable stroke. Vector illustration.
Lire l'Article
  • Blog

Le droit à la contestation

  • 27 février 2025
Michel-Reeber-et-Didier
Lire l'Article
  • Blog

Hommages à Michel et à Didier, deux hommes chers à mon cœur, des justes devant Toi

  • 23 janvier 2025
Ouverture de la Porte sainte Noël 2024 Vatican
Lire l'Article
  • Blog

D’un Jubilé à l’autre : vingt-cinq ans aux marges de l’Eglise, mais pas au ban du Dieu trinitaire

  • 31 décembre 2024
Banniere_HistoireDesFemmesProtestantes
Lire l'Article
  • Blog

Nous existons aussi !

  • 9 décembre 2024
Encens-messe-FR275670C
Lire l'Article
  • Blog

Foi véritable

  • 6 décembre 2024
5 commentaires
  1. ALAIN SCHEUIR dit :
    8 mai 2025 à 14 h 27 min

    Une remise en question du fonctionnement de l’Eglise romaine est certes indispensable mais non suffisante pour qu’elle retrouve enfin sa vocation d’Eglise Catholique, c’est à dire universelle. Pour cela, c’est à une profonde remise en question de ce qu’elle est véritablement devenue au long des siècles à laquelle elle doit avoir le courage de s’atteler. L’avancée de Vatican II en ce sens n’a été qu’une première étape d’un long, très long chemin qui ne verra son terme que dans plusieurs générations. Il est bien sur dommageable pour cette progression, que trop de vents contraires se soient mis en travers de ce chemin. François en avait eu conscience et avait tenté de redresser la barre mais hélas, sans savoir vraiment où il allait (en dépit de son expérience jésuite du discernement). Ce qui n’a fait que provoquer des vents tourbillonnants. L’essai du synode partait d’une bonne intention mais a vite montré ses limites. C’est d’un nouveau concile dont l’Eglise a besoin. Non pas un Concile des évêques catholique, mais un véritable Concile Oecuménique incluant des représentants de toutes les confessions de la Chrétienté, c’est à dire de tous les membres de ce corps du Christ qu’est l’Eglise universelle.

    Je crois que ce n’est qu’ainsi qu’elle redeviendra à nouveau crédible pour annoncer au monde la Bonne Nouvelle du Salut en Jésus Christ.

    Répondre
  2. Jean-Bernard FORIE dit :
    8 mai 2025 à 12 h 04 min

    Bonjour Véronique. Je réagis à la dernière phrase de ta publication : “A moins qu’enfin, un pape ose infléchir son discours sur ce plan et impulser une vraie remise en question du fonctionnement archaïque de l’Eglise de Rome”. C’est tout le drame qui se joue actuellement, avec cette élection, et avec les autres à venir : impulser une remise ne question des fonctionnements archaïques, c’est risquer de mettre le feu à la maison. On en a eu un tout petit aperçu avec la question de la bénédiction donnée aux homosexuels. Toute l’Afrique a fait bloc contre FIDUCIA SUPPLICANS et François n’a pas eu d’autre choix que d’en prendre acte. Il faudrait pouvoir procéder par étapes, en permettant de moduler les réformes en fonction de la capacité des continents à les accepter. Quant à la question (immémoriale, presque !) du mariage des prêtres, là, c’est plutôt une question d’intendance qui est limitante : avec quelles ressources ces prêtres pourront-ils faire vivre leurs familles ? La question de l’ordination des femmes n’évitera pas d’engager aussi une réflexion radicale sur le concept même de prêtre ordonné (ou ordonnée, peut importe à ce stade). En effet, il faut revoir la séparation entre laïcs et personnes ordonnées… Tout est à repenser de fond en comble. Mais un régime de choc risque de tuer cette vieille dame qu’est l’Église catholique (avec des crises et des schismes). Mais elle mourra si elle reste sans thérapie réformatrice… (et ne subsistera qu’un noyeau sectaire et identitaire qui se proclamera, dans l’indifférence générale, seule Eglise universelle (catholique). Les perspectives sont sombres. Elles sont peut-être nécessaires… L’Esprit souffle où il veut…

    Répondre
    1. Véronique Belen dit :
      8 mai 2025 à 14 h 04 min

      En effet Jean-Bernard, l’Esprit souffle bien où il veut, et tout l’enjeu pour la pertinence chrétienne est de le prendre en compte quand il se manifeste, même si ce n’est pas par le canal du sacrement de l’Ordre…
      L’Esprit Saint aurait-il vraiment une prédilection pour les têtes mitrées ?

      Répondre
  3. Etienne dit :
    8 mai 2025 à 10 h 57 min

    Bonjour Véronique,
    “Environ un milliard quatre cent millions d’individus sur terre sont baptisés catholiques,” : baptisés certes, mais combien de “chrétiens de coeur” ?
    Etienne

    Répondre
    1. Véronique Belen dit :
      8 mai 2025 à 12 h 08 min

      Oui bien sûr Etienne, ta remarque est tout à fait pertinente.
      Il y a beaucoup moins de catholiques convaincus, et encore moins de pratiquants réguliers !
      D’où la nécessité de relativiser l’importance de cette élection.

      Répondre

Laisser un commentaire Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Histoire d'une foi Histoire d'une foi
  • Contact
  • Plan de site
  • Ma chaîne YouTube

Entrez vos mots-clés de recherche et appuyez sur Entrée.