Le soir venu, après le coucher du soleil,
on lui amenait tous ceux qui étaient atteints d’un mal
ou possédés par des démons.
La ville entière se pressait à la porte.
Il guérit beaucoup de gens atteints de toutes sortes de maladies,
et il expulsa beaucoup de démons ;
il empêchait les démons de parler,
parce qu’ils savaient, eux, qui il était.
Marc 1, 32-34
Textes liturgiques©AELF
Je vais me démarquer, dans cet article, de tout ce qui est contemporain, raisonnable, moderne, tendance théorie du genre et j’en passe…
Pour moi, l’Evangile est vraiment le livre de la parole et des actes de Jésus, et je le prends tel qu’il est, sans le tronquer, sans l’édulcorer, sans le mettre à la sauce du rationalisme de ces deux derniers siècles.
Pour nier l’existence du démon et des esprits mauvais, il faut ne pas y avoir été confronté dans sa vie. Or, par toute ma vie, j’en atteste : le Malin existe, oui, il se manifeste sous un tas de formes et dans de nombreuses situations, nous pouvons faire confiance aux saints et aux mystiques qui, toujours, l’ont trouvé en travers de leur chemin. Alors bien sûr, quand on a l’esprit du monde et que l’on vit selon ses modes et ses fluctuations, on discerne peu l’esprit mauvais : il est, avec les mondains, d’une très grande mansuétude et il les préserve de ses attaques directes ou indirectes. Je suis toujours frappée de constater que mes proches qui adoptent les attitudes et les opinions de la “pensée unique” ont une vie plutôt fluide, pas désagréable, qu’ils sont appréciés et admirés par beaucoup de gens. Ce qui les interpelle en l’autre est attribué aux dysfonctionnements de son psychisme, ils recherchent dans les sciences humaines des explications à tout mauvais caractère ou déviance morale, voire criminelle.
Je voudrais aujourd’hui témoigner de ce qu’est une vie hors de l’esprit du monde, une vie qui recherche sans arrêt l’authenticité dans son être et dans son agir, une vie qui n’a qu’un seul modèle : le Christ Jésus.
Oui, j’ai pris cette voie étroite et difficile depuis mon plus jeune âge. Travaillée jusqu’aux entrailles par la Parole et la façon d’être du Christ.
Eh bien, vous pouvez m’en croire, le démon savait, lui, qui je désirais devenir.
Mais je voudrais souligner une différence de taille entre ma personne et celle de mon maître absolu, le Christ Jésus : il s’est incarné homme, et moi je suis femme. De là, un comportement diamétralement opposé du Malin à son égard et à mon égard.
Je ne peux pas empêcher le Malin de parler : depuis toujours, au contraire, soit il me noie dans son insupportable verbiage, soit il m’éructe dessus pour m’humilier. Pas moyen de le faire taire ni de l’expulser. J’ai compris cela par devers toute ma vie : une femme, jamais, ne peut exorciser une personne en proie au démon par l’autorité. E