38 Alors quelques scribes et Pharisiens prirent la parole : « Maître, nous voudrions que tu nous fasses voir un signe. » 39 Il leur répondit : « Génération mauvaise et adultère qui réclame un signe ! En fait de signe, il ne lui en sera pas donné d’autre que le signe du prophète Jonas. 40 Car tout comme Jonas fut dans le ventre du monstre marin trois jours et trois nuits, ainsi le Fils de l’homme sera dans le sein de la terre trois jours et trois nuits. [Jon 2.1] 41 Lors du jugement, les hommes de Ninive se lèveront avec cette génération et ils la condamneront, car ils se sont convertis à la prédication de Jonas ; eh bien ! ici il y a plus que Jonas. [conversion des hommes de Ninive Jon 3.5,8] 42 Lors du jugement, la reine du Midi se lèvera avec cette génération et elle la condamnera, car elle est venue du bout du monde pour écouter la sagesse de Salomon ; eh bien ! ici il y a plus que Salomon.
Matthieu 12, 38-42
TOB
Y a-t-il époque qui réclame davantage un signe venu de Dieu que celle que nous vivons présentement ?
Nombreux sont les athées qui refusent de croire au prétexte que Dieu ne donne aucune preuve de son existence.
Auxquels certains chrétiens avides de signes eux aussi répondront par toutes les “apparitions” et “révélations” contemporaines dont la plupart sont fort douteuses. Il y a à ce titre ces dernières décennies une boulimie catholique ou évangélique de soi-disant miracles, prophètes, thaumaturges, prêtres ou pasteurs charismatiques que d’aucuns suivraient jusqu’à l’enfer des idolâtres… Soyons donc vigilants, et observons la sobriété mesurée de Jésus il y a 2000 ans:
En fait de signe, il ne lui en sera pas donné d’autre que le signe du prophète Jonas.
Les contemporains du Christ, pour croire en lui, ont dû se contenter du signe de sa résurrection : pierre roulée au troisième jour, tombeau vide et linges mortuaires pliés, aromates de l’aube du matin de Pâques rendus inutiles et témoignage de Marie de Magdala première envoyée vers les incrédules. Nous-mêmes, nous en sommes encore là, même si nous avons la chance de pouvoir méditer 2000 ans d’annonce de l’Evangile et le témoignage d’innombrables femmes et hommes de grande foi à travers les siècles.
Jésus cependant ne va pas s’arrêter dans cet extrait d’évangile à sa difficulté récurrente à être reconnu pour qui il était : le véritable Fils de Dieu et le Messie d’Israël, considéré toutefois comme persona non grata par les dignitaires religieux de son temps. C’est une constante dans l’histoire des grandes religions : tout prophète authentique, tout envoyé de Dieu est rejeté voire martyrisé par ceux de sa maison, jaloux de leur pouvoir et imbus de leurs connaissances en matière religieuse et scripturaire. Tout au plus ces envoyés du Père seront-ils éventuellement honorés bien après leur mort. Méditons Luc 11, 47 :
Quel malheur pour vous, parce que vous bâtissez les tombeaux des prophètes, alors que vos pères les ont tués.
Ainsi en va-t-il de tous les saints chrétiens, reconnus tardivement ou même jamais : tous ont été à un moment ou à un autre de leur vie en butte aux pharisiens qui prolifèrent à toutes les époques…
Aussi Jésus nous met-il en garde pour les temps du jugement, à la consommation des siècles.
Il reviendra à ce moment-là, lui qui est, et pour cause “plus que Salomon”. Et Dieu donnera bel et bien un signe avant sa venue : le témoignage de la Reine du Midi, entendons une femme venue de contrées non juives – comme la reine de Saba en son temps – qui fit un long voyage pour vérifier et constater l’incomparable sagesse du Roi Salomon
(1 Rois 10, 1-13).
Et là où Salomon et la Reine de Saba échangèrent admiration, estime réciproque et de nombreux et riches présents, le Roi des Rois, le Seigneur Jésus Christ, partagera avec l’Elue du Midi le trésor de sa Parole et une confiance inébranlable en son charisme de témoignage rendu à la Vérité. Elle sera donc un signe fort venu du Très-Haut : femme, elle pourfendra les hypocrites de la foi, les rituels dépourvus de sincérité, les murs entre traditions qui se détestent, se méprisent et se combattent. Unificatrice, elle sera accusée par les rhétoriciens de “syncrétisme“, par les orgueilleux “d’hérésie“, elle affrontera ses adversaires avec le bouclier de la foi et l’épée de la justice. Elle sera combattue durement, mais jamais Dieu ne l’abandonnera, et bienheureux, au dernier jour, ceux qui auront cru en elle comme les contemporains de Jésus ont cru en lui grâce au “signe de Jonas”.
Que nous nous tenions donc prêts à cette inévitable révélation des vérités ultimes du Père, car elle est, “signe de la Reine du Midi”, tout près de se manifester.