Depuis quelques jours, suite à un article de mon blog sur Maria Valtorta, qui est très lu et suscite de nombreux commentaires :
https://www.histoiredunefoi.fr/blog/14357-des-arguments-pour-refuter-loeuvre-de-maria-valtorta
un dialogue sur le blog puis par échange de mails privés s’est instauré entre une femme prénommée Adriana et moi-même. Devant son insistance à me vanter l’œuvre de cette “mystique” que je considère, et je ne suis pas la seule, comme non-authentique et même inspirée par l’esprit mauvais, j’ai rédigé pour mon interlocutrice cette réponse qu’il me semble utile de diffuser ici.
Bonjour Adriana,
J’aurais pu répondre à vos deux derniers mails d’un revers de la main, agacée par votre insistance à vouloir me convaincre de la pertinence des écrits de Maria Valtorta. Mais c’est parce que j’ai souci de votre âme et de votre foi balbutiante que j’ai pris le temps considérable de lire tous les liens que vous m’avez soumis.
- Faites attention à vos lectures !
Le site « SOS Disons la vérité sur Maria Valtorta » a été créé en réaction au site « SOS discernement » du père Dominique Auzenet.
https://sosdiscernement.org/
L’auteur de l’article que vous me conseillez, François-Michel Debroise (*Voir note), est un des redoutables défenseurs de Maria Valtorta, prolifique sur le web, qui traque tous les opposants à son œuvre fétiche en tentant de les discréditer par une rhétorique manipulatoire dans laquelle il excelle.
Pour exemple, il n’écrit pas « Maria Valtorta a écrit que… » mais « Jésus a dit que… », ce qui a déjà forcément un impact sur ses lecteurs. Quand on se laisse prendre dans ses filets, on s’imagine que Jésus – et d‘ailleurs il ne dit jamais « Le Christ », ce qui est assez révélateur de son mépris inconscient pour Lui – a prononcé lui-même ce que Maria Valtorta a «entendu» ou « vu » et mis par écrit. Technique hautement manipulatoire.
Je dis et je maintiens que les inspirations de Maria Valtorta ne sont pas divines, mais bel et bien diaboliques. Elle a bien pu « entendre » ou « voir », oui, mais ni la voix du Christ Jésus, ni son aspect réel.
Sachez que le Diviseur excelle en connaissance des Ecritures. Pour preuve, son dialogue avec la femme dans la Genèse. Il sait parfaitement que Dieu s’est adressé à Adam, mais d’emblée, le diable / serpent va trafiquer la Parole de Dieu pour jeter le trouble dans le cœur de son interlocutrice.
Genèse 3, 1 : Le serpent était le plus rusé de tous les animaux des champs que le Seigneur Dieu avait faits. Il dit à la femme : « Alors, Dieu vous a vraiment dit : “Vous ne mangerez d’aucun arbre du jardin” ? »
Or Dieu n’a jamais dit ça !
Dans l’épisode des trois tentations de Jésus au désert, le diable fait encore la même chose. Il cite plus ou moins fidèlement les Ecritures pour mettre Jésus à l’épreuve et lui faire commettre trois fautes d’orgueil. Le Christ ne cèdera pas à ces tentations de facilité. Il ne répond que par des citations bibliques authentiques. Parole de Dieu contre parole dévoyée de Satan. Le Christ sort victorieux de ces trois tentations diaboliques.
Or, quand tous les défenseurs de Maria Valtorta entrent en scène, ils usent des mêmes subterfuges. Ils citent Maria Valtorta comme s’il s‘agissait d’un cinquième évangile authentique, manipulant leur auditoire en usant de la formule « Jésus a dit… » comme si c’était là une vérité révélée. Jésus n’a rien dit du tout à Maria Valtorta, comme à Vassula Ryden non plus par exemple !
Méfiez-vous donc de tous les soi-disant mystiques qui font prononcer par le Verbe de Dieu autre chose que ses Paroles consignées dans les évangiles canoniques, surtout quand ils les transcrivent au style direct !
J‘en reviens au site « SOS discernement » contre lequel Debroise s’excite.
Le père Dominique Auzenet sait ce qu’il fait et écrit, et pour cause : il est prêtre depuis plus de cinquante ans, et son diocèse lui a confié la charge d’exorciste officiel. Ce n’est pas rien. Et j’ajoute à titre personnel que je le connais, je l’ai déjà rencontré pour un dialogue sur des sujets de foi et nous avons échangé maints courriers. C’est un homme intègre, fidèle à son ministère, et intelligent. Il se bat courageusement contre les dérives sectaires, et il est très attaqué. Vous avez donc le choix entre faire confiance à cet homme d’Eglise, ou aux rhétoriciens manipulateurs de la secte qui se crée autour des écrits mensongers de Maria Valtorta.
J’ajoute au passage que je connais aussi le site Marie de Nazareth vers lequel vous me menez, et qui ne vaut pas beaucoup mieux.
Donc je le répète : Faites attention à vos lectures !
J’ai d‘ailleurs relevé que vous partiez de Maria Valtorta pour aller après vers les Evangiles où vous « découvrez » des passages qui semblent vous conforter dans vos perceptions erronées à cause de cette œuvre mauvaise.
Or c’est exactement l’inverse qu’il s’agit de faire : connaître à fond et presque par cœur la Parole de Dieu pour, comme Jésus au désert, la plaquer sur les manipulations diaboliques pour les déjouer. Connaissant mieux les Ecritures, vous pourriez débusquer les habiles manipulations de langage et de théologie qui sautent aux yeux dans Maria Valtorta quand on maîtrise le langage du Verbe ! Plus je connais les Evangiles canoniques, et plus les déviances théologiques de Maria Valtorta m’apparaissent dès la première lecture !
Des gens intoxiqués aux écrits de Maria Valtorta, comme François-Michel Debroise son héraut, font ce que vous commencez à faire, à savoir, partir de Valtorta pour démontrer quelque chose dans les Ecritures. Un comble. C’est céder au diable dans la tentation, ce que le Christ a su ne pas faire jadis au désert, au contraire justement d’Eve qui a été trompée par le serpent et est partie du raisonnement faux du Satan pour faire mémoire de la Parole de Dieu qu’elle maîtrisait encore mal !
- Méfiez-vous de la confusion entre Marie de Magdala et Marie de Béthanie !
Il ne suffit pas qu’un prêtre soit convaincu qu’elles soient la même personne -même le pape Grégoire le Grand au VIème siècle a commis cette erreur, rectifiée par Paul VI en 1969 :
En 1969, le pape Paul VI déclarait qu’elle ne devait plus être fêtée comme “pénitente”, mais comme “disciple”, l’Église catholique ne la considérant plus comme une prostituée repentie.
(Source https://fr.aleteia.org/2019/01/14/marie-madeleine-marie-la-magdaleenne-ou-marie-de-bethanie/ )
J’ai écrit moi aussi sur mon site internet https://www.histoiredunefoi.fr/ de très nombreux articles sur Marie de Béthanie et Marie de Magdala pour bien les différencier l’une de l’autre et leur rendre hommage à chacune pour qui elle a été. Vous les trouverez facilement en tapant leurs noms dans l’onglet recherche du site (petite loupe).
J’ajoute d’ailleurs que c’est pour ma part un critère de discernement capital : je me méfie au plus haut point des prédicateurs et théologiens qui confondent allègrement ces deux femmes aux trajectoires et aux tempéraments si différents. C’est méconnaître la complexité de l’âme féminine, avec souvent une misogynie larvée qui consiste à considérer toute femme comme une pécheresse potentielle voire invétérée. Les catholiques qui confondent de manière obsessionnelle les deux Marie, amies de Jésus, le font souvent pour insister sur le devoir de repentance et souligner qu’il y a une seule femme pure de tout péché, une exception en Marie, mère de Jésus. Or Marie de Béthanie était sans doute justement une jeune fille aussi droite et pure d’intentions qu’ont pu l’être bien après elle une Bernadette Soubirous, Thérèse de Lisieux ou Elisabeth de la Trinité ! Il faut en finir avec cette obsession antique de la femme prostituée potentielle, qui plus est « par plaisir », qui est complètement pathologique justement chez Maria Valtorta.
Donc prétendre que les trois femmes ayant approché Jésus dans l’Evangile pour une onction, un enseignement ou une demande de pardon / d’exorcisme sont une seule et même personne, c’est à mon sens un critère éminent de non-authenticité dans l’inspiration, que ce soit pour une pseudo-révélation mystique ou dans une homélie.
Que vous dire de plus Adriana, sinon que votre quête spirituelle est noble et visiblement intense, mais que vous êtes en grand danger de manipulation par vos attraits discutables en lectures et influences.
Soyez vigilante, ne vous laissez pas influencer par les rhétoriciens, tout convaincants qu’ils puissent vous paraître, et lisez, lisez et lisez encore la Bible dans une bonne traduction, imprégnez-vous des Evangiles canoniques jusqu’à être inaccessible au démon qui cherchera toujours à les biaiser pour vous tromper et perdre votre âme !
Véronique Belen
24 août 2025
*Concernant Monsieur François-Michel Debroise, défenseur acharné de longue date de Maria Valtorta, dans un commentaire ci-dessous postérieur à la publication de mon article, il dément être à l’origine du site incriminé et je le crois.
Le problème étant que le webmaster de “SOS disons la vérité sur Maria Valtorta” se retranche, pour insulter ses contradicteurs publiquement, derrière un lâche anonymat.
Au royaume de Maria Valtorta, les menteurs, les manipulateurs et les lâches sont rois.
Dieu, fort heureusement, reconnaîtra les siens.
2 commentaires
Vous m’attribuez l’excellent site “Sos disons la vérité sur Maria Valrorta”. Selon vous, je serais “un des redoutables défenseurs de Maria Valtorta, prolifique sur le web, qui traque tous les opposants à son œuvre fétiche en tentant de les discréditer par une rhétorique manipulatoire dans laquelle il excelle.” Merci de cette appréciation qui m’honore, mais je dois démentir catégoriquement être l’auteur de “SOS disons la vérité sur Maria Valtorta”.
Il s’agit sans doute d’une révélation qui vous a été faite par un Esprit, mais elle et fausse.
Par contre, je me reconnais parfaitement dans le panégyrique que vous me dressez. J’œuvre en effet depuis tant d’années pour cette œuvre et son auteure qui, selon la lettre du 24 février 2024 du Pape François, est susceptible de contribuer au bien “de l’Église et de la société”. “En avant” rajoute-t-il à notre adresse.
S’il connaît l’œuvre de Maria Valtorta pour l’avoir découvert en Argentine, il est dommage qu’il n’ai pas lu votre exégèse si pertinente, si acérée, si documentée, émanant d’une foi pure et d’une intégrité doctrinale remarquable. Il ne nous aurait jamais encouragé, par écrit personnel, “à poursuivre avec autant d’engagement votre mission de faire connaître la vie de Maria Valtorta et son œuvre littéraire”, rejoint en cela, par cinq fois (2021-2023), par l’archevêque de Lucques (Lucca), Ordinaire du lieu en charge officiellement de la cause de Maria Valtorta et de son œuvre, que nous connaissons bien.
Merci
Monsieur Debroise, je reconnais que j’ai fait erreur en vous attribuant la paternité du lamentable site “SOS disons la vérité sur Maria Valtorta” et je m’en suis rendu compte assez vite. Son auteur halluciné s’honorerait de décliner son identité. C’est très facile de cracher publiquement sur ses adversaires sous couvert d’anonymat. Mais peut-être ce monsieur n’assume-t-il pas véritablement ses invectives, ses cris d’orfraie et son possible désordre mental.
Quant à vous, je sais qui vous êtes et vous ne me faites pas peur. Ce que vous défendez est pur mensonge et vos armes habituelles sont du même acabit : mensonge, manipulation mentale, habitude éhontée de vous attribuer au Vatican des alliés alors que les non-reconnaissances du supposé mysticisme de Maria Valtorta ont abondé de la part de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi depuis 70 ans. Vos gesticulations sectaires ne changeront rien aux faits têtus de textes officiels reléguant cette “œuvre” au statut de mauvais roman à l’eau de rose.
Vous vous êtes fait le héraut d’une fausse mystique, et les intérêts financiers et d’influence en jeu vous étranglent. Pris la main dans le sac, vous persistez et signez comme un mauvais bandit.
Il faudra vous habituer à me trouver toujours, avec quelques autres courageux esprits lucides capables de discernement, en travers de votre chemin.
Le mauvais fantôme de Valtorta vous hante. Ainsi en va-t-il parfois des âmes traîtresses à l’Evangile du Christ. Mais trahir ainsi la Parole du Seigneur au long des décennies ne donne pas lieu à l’impunité éternelle.
Bon courage à vous quand la vérité vous sautera au visage sans aucune concession. Vous aurez des comptes à rendre pour le tort que vous occasionnez à la foi chrétienne authentique.